DMA : l'Union européenne met Apple dans son collimateur
Ce qui devait se produire s’est produit. Dans le collimateur de l’Union européenne depuis plusieurs mois, Apple voit l’étau se resserrer sur elle, en raison d’accusations de violation du Digital Markets Act (DMA).
C’est quoi le DMA ?
Avant de commencer cet article, il serait opportun de commencer par le début. Et le début, c'est le DMA. En fait, en résumé, le DMA est une législation qui vise d’empêcher les géants de la tech, en l’occurrence les Gafa de recourir aux monopoles. Forcés par cette nouvelle loi, ces entreprises ont dû s’adapter aux dispositions indiquées en bannissant certaines pratiques qui entravaient l’éclosion et le libre travail de certains concurrents dans leurs écosystèmes.
Pour comprendre, on va vous donner un exemple : Apple avait Safari comme navigateur par défaut. Mais avec l’entrée en vigueur de DMA, la marque à la pomme croquée a dû laisser le choix à ses utilisateurs de choisir eux-mêmes leur navigateur préféré.
Apple encore réticente …
Toutefois, Apple semble réticente à l’idée d’appliquer toutes les dispositions du DMA. C’est le cas de celles relatives à son App Store. En effet, la firme américaine ne souhaite tout simplement pas abandonner son magasin d’applications pour offrir aux clients d’autres possibilités. La raison derrière cela est toute simple et vous l’aurez deviné : Il y a un motif financier. Apple prélève une commission sur la plupart des transactions qui sont effectuées sur Le App Store.
Dans sa quête de défendre sa « poule aux commissions », Apple avait dépassé les bornes lors de l’annonce de l’arrivée des boutiques tierces :
Nous avons été très clairs sur les nouvelles menaces introduites par le DMA, notamment les risques accrus de logiciels malveillants, de fraude et d’escroqueries, de contenu illicite et répréhensible, et la capacité réduite d’Apple à répondre et à supprimer les applications malveillantes.
L’UE décide d’agir
Ainsi, dans une interview accordée cette semaine à Reuters, Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission Européenne à la concurrence, a mis en garde contre ce genre de propos et d'attitude :
Je pense qu’il serait imprudent de dire que les services ne sont pas sûrs à utiliser, car cela n’a rien à voir avec le DMA. Le DMA est là pour ouvrir le marché afin que d’autres fournisseurs de services puissent vous contacter et c’est à eux de décider comment votre fournisseur de services de votre système d’exploitation, comment il s’assurera de sa sécurité, c’est à lui de décider.
Et bien sûr, si nous constatons ou soupçonnons que c’est pour dire que quelqu’un d’autre ne fait pas son travail, nous pourrions prendre des initiatives pour examiner cette question.
En précisant l’ouverture d’enquête s’il s’avérait que les nouveaux frais appliqués par Apple rendaient les avantages du DMA non attractifs.